L'automne-hiver 2025-2026 marque un tournant décisif dans l'univers de la mode, orchestrant un dialogue fascinant entre nostalgie et avant-garde. Cette saison révèle des paradoxes saisissants : d'un côté, le retour assumé du tailoring (le sur-mesure) et du power dressing (affirmer son style), de l'autre, l'émergence de l'indie sleaze (l'allure rock décontractée) et du style Y2K (le style néo-futuriste des années 2000). Les podiums internationaux ont dévoilé une mode qui ose, qui transgresse et qui réinvente les codes établis. Entre le minimalisme des années 90 revisité et l'explosion des matières texturées, cette saison promet une révolution stylistique où chaque pièce raconte une histoire. Même les vêtements traditionnels comme le kimono japonais trouvent leur place dans cette modernité assumée, se réinventant dans des coupes contemporaines qui dialoguent avec l'Occident.
Sommaire:
Le retour triomphant du tailoring et du power dressing
Les épaules structurées et l'esthétique années 80
La révolution des matières : cuir, tweed et fausse fourrure
L'explosion du color block (palette contrastée) et des imprimés animaliers
Le retour de l'indie sleaze et de l'esthétique Y2K
L'art de la déconstruction et des silhouettes réinventées
Conclusion : l'automne-hiver 2025-2026, entre héritage et modernité
Le retour triomphant du tailoring et du power dressing
C'était l'une des tendances les plus représentées sur les podiums de l'automne-hiver 2025-2026. Une veste à rayures tennis, un pantalon de tailleur loose, une stricte jupe crayon, un veston enfilé sur une blouse romantique… Teintes radicales comme le gris anthracite ou le noir, coupes franches… Le tailoring poursuit donc sa conquête du vestiaire féminin avec l'avènement du tailleur-jupe et les vestes de costumes à la taille ultra-soulignée.
Le tailleur gris, symbole de la working girl new-yorkaise des années 90, s'impose comme un véritable manifeste sur les podiums. Épuré, presque austère, il devient l'uniforme d'une féminité qui revendique le pouvoir sans l'ornement. Saint Laurent, Stella McCartney et Prada ont magnifié cette esthétique en proposant des coupes aux lignes franches ou des silhouettes sculptées où chaque ligne compte.
Cette tendance du power dressing trouve un écho inattendu dans l'univers du kimono moderne. Les créateurs réinterprètent la veste kimono traditionnelle en adoptant des coupes plus structurées, créant des hybrides fascinants entre l'élégance nippone et l'autorité occidentale. Le kimono homme moderne s'enrichit ainsi d'éléments de tailoring, proposant des alternatives aux costumes traditionnels.
Cette idée de s'imposer par la silhouette se retrouve également à travers des épaulettes oversized. Les volumes amplifiés transcendent le simple vêtement pour devenir une véritable armure moderne. Cette approche sculpturale influence également les kimonos contemporains, qui adoptent des lignes plus affirmées tout en conservant leur légèreté caractéristique.
Les épaules structurées et l'esthétique années 80
Les épaules structurées font leur grand retour cet automne-hiver 2025–2026, apportant instantanément du caractère à n'importe quelle tenue. Inspirée du style années 80, cette tendance revisite les vestes, manteaux ou tops avec des coupes nettes et graphiques.
Cette résurgence des années 80 se manifeste par des volumes exagérés qui transforment la silhouette. Les années 80-90 reviennent en force! Vestes à épaulettes, trenchs et manteaux avec cols très larges, parfois asymétriques comme chez Courrèges. Marc Jacobs mise sur les trapèzes et les formes géométriques, créant des pièces sculptural qui redéfinissent les proportions.
Cette tendance influence également l'évolution du kimono, notamment dans sa version masculine. Le kimono traditionnel se réinterprète avec des épaules plus marquées, créant un dialogue surprenant entre la douceur orientale et la puissance occidentale. Cette fusion crée des pièces uniques qui parlent à une génération en quête d'authenticité et de modernité.
Veste kimono matelassée | Géométrique Coloré année 80
La révolution des matières : cuir, tweed et fausse fourrure
- Le cuir continue de dominer les podiums, mais il se fait plus fluide, plus souple, presque seconde peau. On le retrouve sur les pantalons droits, les trenchs oversize, les jupes midi et même les chemises. Cette saison marque l'avènement d'un cuir réinventé, qui abandonne sa rigidité pour épouser les formes avec une sensualité nouvelle.
- Le tweed, matière emblématique de l'élégance britannique, connaît également une renaissance spectaculaire. Le manteau en tweed : Symbole de sophistication, il s'associe très bien avec un jean brut ou une jupe midi en cuir. Les créateurs le libèrent de son carcan traditionnel pour en proposer des versions plus contemporaines et accessibles.
- La fausse fourrure était présente sur tous les podiums automne-hiver 2025–2026, et s'impose comme un vrai basique du dressing hivernal. Cette matière, autrefois controversée, devient un symbole de luxe éthique et d'engagement environnemental. Elle se décline en manteaux moelleux, en cols XXL ou en accessoires, créant des textures qui invitent au toucher.
Cette révolution des matières inspire également l'univers du kimono. Le kimono soie se réinvente avec des textures innovantes, intégrant parfois des éléments de cuir ou de tweed pour créer des pièces hybrides fascinantes.
L'explosion du color block (palette contrastée) et des imprimés animaliers
Après plusieurs saisons dominées par les neutres, le color block revient en force, mais dans une version élaborée. Chez Courrèges, Acne Studios, Hermès et Balenciaga, on préfère les teintes néons désaturées pour un effet plus texturé.
Cette approche chromatique audacieuse transforme la manière d'aborder la couleur en hiver. Le vert est parfois difficile à porter, mais lorsqu'il se décline dans toutes ses teintes, il peut convenir à tout le monde. Le vert éclatant ajoute du punch au quotidien parfois sombre de l'automne, alors qu'un vert pâle nous fait entrer paisiblement dans la douceur automnale.
On retrouve bien sûr l'indémodable imprimé léopard qui reste une valeur sûre, décliné en manteau, jupe ou accessoire, parfois même en look complet. Il partage la vedette avec l'imprimé python pour un effet plus sophistiqué, le motif peau de vache qui séduit par son esprit folk et graphique, et les motifs zébrés qui apportent du rythme et du contraste aux silhouettes.
Ces imprimés audacieux trouvent également leur place dans l'univers du kimono. Les créateurs osent désormais mélanger les codes, proposant des kimonos aux imprimés léopard ou python, créant des pièces qui défient les conventions tout en respectant l'essence de ce vêtement authentique.
Ensemble kimono court et pantalon | Yoko
Le retour de l'indie sleaze et de l'esthétique Y2K
En 2025, les reboots s'imposent non seulement au cinéma, mais également sur les podiums. Annoncé comme l'inspiration majeure de cette année, le style indie sleaze, emblématique des années 2010, s'impose aux côtés de la mode Y2K des années 2000.
Si Kate Moss demeure l'icône incontestée de l'indie sleaze, c'est qu'elle a inventé cette tendance. Avec sa silhouette androgyne et son allure rock dandy — pantalons taille ultra-basse, gilets sans manches et touches bohèmes — elle impose une esthétique qui marquera durablement son époque.
Cette résurgence des années 2000 se manifeste par des accessoires iconiques et des silhouettes reconnaissables. Accessoires en (fausse) fourrure, ceinture à logo, t-shirt à slogan, it-bag porté au creux du bras… caractérisent cette esthétique nostalgique qui séduit une nouvelle génération.
Le kimono long s'inscrit parfaitement dans cette mouvance indie sleaze, notamment quand il adopte des coupes déstructurées et des associations inattendues avec des pièces streetwear ou rock.
L'art de la déconstruction et des silhouettes réinventées
Si l'on croyait tout avoir vu, l'automne-hiver 2025-2026 nous prouve le contraire. Les créateurs ont joué la carte de la surprise avec des vêtements portés d'une manière nouvelle ou déstructurée. Chez Givenchy, Sarah Burton détourne la veste d'homme portée à l'envers en bustier.
Cette approche déconstructive révolutionne la manière de concevoir le vêtement. Les vêtements se démultiplient portés en double ou plus pour créer des silhouettes importantes, avec un twist original. Cet effet de strates est encore plus marqué avec les pièces en maille et les jeux de manches, qui se multiplient autour du cou ou de la taille.
Le kimono traditionnel bénéficie également de cette approche expérimentale. Les créateurs n'hésitent plus à déconstruire ses codes ancestraux, proposant des versions asymétriques, des manches détachables ou des superpositions audacieuses qui réinventent complètement cette pièce millénaire.
Conclusion : l'automne-hiver 2025-2026, entre héritage et modernité
L'automne-hiver 2025-2026 s'impose comme une saison charnière où les tendances mode dessinent les contours d'une nouvelle esthétique. Entre le retour du power dressing, l'explosion des matières texturées et la réinterprétation des classiques, cette saison célèbre la diversité et l'expression personnelle. Le kimono japonais, dans ses déclinaisons modernes, illustre parfaitement cette capacité de la mode à fusionner les héritages pour créer du neuf.
Les mots-clés tendances à retenir :
- Tailoring et power dressing : tailleur gris, vestes structurées, épaules marquées
- Matières phares : cuir souple, tweed contemporain, fausse fourrure éthique
- Imprimés iconiques : léopard indémodable, python sophistiqué, motifs zébrés
- Couleurs tendances : color block désaturé, vert éclatant, teintes métallisées
- Styles émergents : indie sleaze, esthétique Y2K, déconstruction
- Pièces hybrides : kimono moderne, veste kimono, robe kimono, kimono long
- Silhouettes clés : volumes oversized, superpositions audacieuses, coupes asymétriques
- Accessoires phares : ceintures XXL, sacs portés au creux du bras, écharpes fines
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